Comme elle le raconte ci-dessous dans son journal, Hoai Anh est revenue en France poussée par deux raisons principales. Vous trouverez un écho de son séjour comme Préfassienne 2013. Nous avons eu plaisir à la retrouver et à faire la connaissance de ses parents Vu et Hoai. R.H.

Le journal de Hoai Anh

 Voilà nous avons fini avec satisfaction notre voyage de rêve de 21 jours »

L’idée d’une telle expédition m’est venue assez tôt, dès l’annonce du tracas sanitaire de notre Maman poule. Mais des conditions tant économiques qu’humaines ne le permettant pas, j’ai dû attendre l’annonce du vouloir de se marier de ma sœur pour concrétiser ce que j’avais en tête et en cœur. Par ailleurs, ce trajet revêtait une importance indéniable pour moi : il a marqué mon retour en France après 10 ans. Oh, des années qui se sont écoulées témoignent des changements, au moins, en moi-même.

En région parisienne

Nous avons commencé par Paris, bien sûr, où nous étions entourés de mes amis et élèves. Nous avons parlé de tout et de rien dans une ambiance conviviale. Ma mémoire d’éléphant a suffi pour déclencher des situations rigolotes au long des visites des sites incontournables de Paris et des repas à la française. J’étais impressionnée par l’histoire du château du Fontainebleau, j’étais d’autant plus émerveillée devant les tableaux du musée d’Orsay avec l’explication de mon père, je restais toujours bouche bée devant la Tour Eiffel diurne et nocturne. Un grand merci à mes deux cents élèves et amis qui nous ont suivis, de près et de loin.

En Alsace-Lorraine

Le voyage se poursuivait à Nancy où j’ai mes amis de Préfasse, où j’ai vu de mes propres yeux l’état de santé de Marie-Ange qui m’a fait pleurer au moment de lui dire au revoir. Jean n’a pas beaucoup changé après tant d’années : toujours accueillant et hospitalier. Nous étions tellement émus qu’un homme de 82 ans (son annif est en juin) nous a conduits à Strasbourg dans un aller-retour de 4 heures. C’était la promesse d’il y a 10 ans qu’il a accomplie. Merci pour votre enthousiasme sans faille.

En Finlande, pour le mariage de Quynh et Jakko

De Nancy, nous avons pris le train pour le Luxembourg qui servait de transit vers la Finlande en passant par Munich. Nous avons eu une journée pour découvrir à pied la capitale avec des forteresses autour. La ville était si calme que nous avions l’impression qu’elle était endormie. Notre mission principale s’est accomplie en Finlande où nous avons assisté au bonheur de ma sœur Quynh et Jakko. C’était la première fois que les deux familles se sont rencontrées pour souhaiter au couple le bonheur conjugal. Que votre foyer soit à l’abri des turbulences et des aléas. Merci pour le séjour de (plusieurs étoiles) que vous nous avez offert. C’était toujours à Helsinki que j’ai retrouvé mon élève de français et c’était à Suomenlinna qu’il nous a offert de belles photos. Grand merci à lui.

En Allemagne où mon père a fait ses études universitaires

Ensuite, nous avons continué notre trajet en Allemagne qui était, de mon point de vue, moins romantique que la (ma) France. L’Allemagne a fait partie de notre tournée européenne car c’est là-bas que mon père a fait des études universitaires. Revoir ces lieux de son pays d’adoption lui a fait du bien : après 53 ans, il a pu retrouver ses prof et amis. Que d’émotions se sont enclenchées après tant d’années. Nous avons fait le tour de Berlin et de Magdeburg.

Ma mère et moi avons séjourné à Hamburg où il y avait mon élève que je n’ai pas vue depuis une dizaine d’années. J’étais tellement émerveillée par la beauté grandiose de la Philharmonia et ai éprouvé de l’admiration pour le talent des créateurs. Merci à elle sans qui notre escale à Hamburg n’aurait pas été réalisable. Merci aux amis de mon père qui nous ont hébergés et nourris des jours du passage. Ils nous ont appris également des valeurs de la famille parfois emportées par et dans le tourbillon de la vie, ce qui m’a donné matière à réflexion.

À Parme, pour retrouver des amis

Le voyage n’était pas seulement d’ordre touristique mais aussi affectif. L’Italie, que nous avons atteinte après douze heures consécutives en avion, train, bus, a témoigné de notre rencontre avec deux amis de presque 90 ans à laquelle nous avions pensé dès le début de la programmation du trajet. Ils nous ont accueillis à bras ouvert, comme il y a dix ans. La pluie incessante ne nous a pas empêchés de découvrir un château d’amour à Parme qui était peu médiatisé. Nous nous sommes quittés dans les larmes mélancoliques en pensant vaguement à notre prochain rendez-vous. Merci et encore merci.

Genève et Annecy

Avant de retourner en France, nous sommes allés en Suisse pour découvrir Genève. Et ce, grâce à mon élève de Hnue, là où j’ai débuté mes premiers pas de carrière. Nous avons papoté des heures et des heures avant de nous rendre chez eux, dans la banlieue d’Annemasse, une ville limitrophe. Le lendemain, Yvoire et Annecy nous ont attendus dans des conditions plus que parfaites en le moins de temps possible. Grand merci pour l’accueil chaleureux dont vous nous avez fait preuve.

Retour à Grenoble. Que d’émotions !

La destination suscitant le plus d’émotions chez moi, Grenoble, m’a permis de retrouver mes amis français de Préfasse. Ils ont forgé un Moi pour que je devienne ce que je suis maintenant. Ils m’ont submergée dans la culture, la gastronomie, la langue françaises comme il y a dix ans. Ils m’ont donné des bases de connaissance et de conscience de vivre au ralenti pour pouvoir me relancer dans d’autres projets plus significatifs avec un meilleur rythme. Je me suis dit de revenir à cette ville chère à moi où j’ai trouvé et je trouve, perpétuellement, mon ancrage. Un remerciement profond ne suffirait jamais pour exprimer ma gratitude envers eux. Merci aussi à mes élèves à Grenoble servant de guides efficaces pour nous.

 

Passage éclair à Paris

Notre voyage s’est terminé sur une note positive ayant bien sûr un sens : L’Arc de Triomphe. Nous avons bien achevé tout ce que nous avions voulu. Un groupe d’élèves nous a attendus pour parfaire notre expédition. L’auréole posée sur l’Arc de Triomphe a symbolisé l’accomplissement de la mission et la promesse de revenir. Grand merci à mes petits qui ont réservé leur temps précieux de me dire à la prochaine.

« Le plus beau voyage, c’est celui qu’on n’a pas encore fait ». Le navigateur français Loïck Peyron a raison de l’affirmer. Je vais revenir à la même France toujours différente au gré de mes expériences de vie.

Je retourne tranquillement à mon train-train quotidien avec des textos « bố về chưa, mấy giờ bố về », « cô ơi cho em nộp bài », « cô ơi cho em vào lớp », « cô ơi em chưa xem được video buổi hôm kia, em xin lỗi », etc., et avec des cris incessants tantôt dérangeants tantôt plaisants de ma progéniture.

Merci à moi-même et à mes parents qui avons été résistants tout au long du trajet.

Merci à mes beaux-parents et Bac Khyen qui ont été mes superbes appuis inlassables.

Merci à mon mari qui est toujours là, pour moi. 

Hoai Anh, mai 2023

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