Lật mặt 7 – Một điều ước de Lý Hải

Lật mặt 7Một điều ước de Lý Hải
Durée : 2 h 18
Sortie au Vietnam le 26 avril 2024
Lật mặt 7 – Một điều ước de Lý Hải« Retournement de face – un vœu »

C’est la traduction que l’on pourrait faire du titre de ce film vietnamien. Un film profondément émouvant qui explore les dynamiques familiales et les obligations filiales. L’histoire de Madame Hai, contrainte de vivre chez chacun de ses cinq enfants après s’être cassé la jambe, met en lumière la distance émotionnelle qui peut se créer malgré l’apparente proximité physique. Chaque semaine passée dans une nouvelle maison, elle se sert de son amour maternel pour résoudre les conflits internes de ses enfants. Cependant, elle découvre que leurs actes de soin sont motivés par le devoir plutôt que par un véritable amour. Cette réalisation la conduit à vendre sa maison, distribuer les fonds à ses enfants et chercher son propre bonheur dans une maison de retraite. Ce film, qui a fait pleurer de nombreux spectateurs, souligne la différence entre les devoirs familiaux et l’amour authentique, tout en valorisant la quête personnelle de bonheur de Madame Hai.

Dans la dernière scène de « Retournement de face », Madame Hai retrouve ses enfants dans une maison de retraite située à Dalat, ville célèbre pour ses plateaux et ses immortelles. La maison de retraite, ornée de ces fleurs emblématiques, symbolise la résilience et la beauté intemporelle, reflétant l’âme de Madame Hai. Assise paisiblement au cœur de sa famille pour prendre une photo de famille unique, elle irradie une sérénité retrouvée, un contraste frappant avec les tumultes de sa vie récente.

Champ d’immortelles à Dalat
Champ d’immortelles à Dalat

Je pense que les spectateurs sont tous profondément touchés par cette scène. Ils ressentent une gamme d’émotions, de la tristesse à l’admiration pour la force intérieure de Madame Hai. Ils sont émus par sa capacité à trouver la paix malgré les défis, et par la douceur de son amour inconditionnel, même face à la réalisation douloureuse que ses enfants l’ont soignée par devoir plus que par amour véritable, ce qui ne démontre pas qu’ils n’aiment pas leur mère, mais ce qui témoigne de leurs contraintes de vie et de travail. Cette scène finale est une célébration de son voyage vers le bonheur et l’autonomie, marquée par une acceptation tranquille de la réalité et une libération des attentes familiales. Quant aux enfants de Madame Hai, entourant leur mère dans ce havre de paix, ils ressentent un mélange de remords et de gratitude. Ils réalisent la profondeur de l’amour maternel de Madame Hai et la sagesse avec laquelle elle a toujours su naviguer à travers les complexités de leur vie familiale. Cette scène renforce l’idée que l’amour maternel est un pilier inébranlable, et que parfois, pour retrouver une connexion authentique, il faut d’abord se libérer des obligations et redécouvrir la simplicité des liens affectifs.

Ce que je préfère sont les yeux reflétant la sérénité de Madame Hai et la beauté des fleurs immortelles qui incarnent un message d’espoir et de renouveau. Ces scènes et la signification des fleurs immortelles invitent les spectateurs à réfléchir sur la nature des relations familiales et l’importance de l’amour véritable au-delà des simples obligations.

Dans la tradition vietnamienne, les générations cohabitent sous le même toit. Pour moi, la question la plus obsédante du film « Qui nourrit maman ? » est une métaphore poignante pour examiner les dynamiques familiales et les responsabilités affectives. Elle interroge non seulement qui s’occupe physiquement de Madame Hai, mais aussi qui nourrit son cœur et son esprit. Ce dilemme pousse Madame Hai à trouver son propre chemin vers le bonheur (peut-être à l’occidentale) soulignant l’importance de l’amour véritable et de l’autonomie dans les relations familiales. Quand ma deuxième fille de neuf ans a entendu cette question, elle a fondu en larmes. Toute ma famille (mes beaux-parents, ma mère, mes deux premières filles et moi qui ai regardé ce film deux fois) avait les larmes aux yeux à chaque fois que le film était poussé au plus haut degré d’émotion.

Hoai Anh, professeure de français à l’ULEI – Hanoï – juin 2024

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