Sept semaines en Auvergne-Rhône-Alpes

Cinquième semaine en France – Découverte de Grenoble, entre Chartreuse et Vercors

Saint-Égrève m’a accueilli avec un grand soleil. Ici, j’ai revu mon professeur et aussi ma collègue – Ngoc Lan – qui y est venue passer une dizaine de jours pour découvrir la région grenobloise. Nous avons passé de bons moments ensemble, en voyageant et en partageant la même chambre.
Après mon arrivée, Régine nous a emmenées au parc du musée de Grenoble, orné de nombreuses œuvres artistiques contemporaines. Au début, je ne les appréciais pas simplement parce que je ne voyais pas leur beauté. Mais grâce aux explications de Régine, j’ai pu comprendre peu à peu leur signification. En sortant du parc, on a marché vers Notre-Dame de Grenoble – une cathédrale romane. Comme j’ai visité pas mal d’églises et de cathédrales depuis mon arrivée en France, je la trouvais banale, d’architecture simple. Mais dès que j’y suis rentrée, j’ai changé de point de vue. À l’intérieur, ce qui m’intéressait le plus c’était une chaire, en bois, bien sculptée avec les symboles des quatre évangélistes : l’ange représente Mathieu, l’aigle Jean, le taureau Luc et le lion Marc. L’après-midi suivant, on a fait un tour au centre-ville. Nous avons traversé la place Victor Hugo, puis visité l’église Saint-Louis et terminé parle lycée Champollion – qui est considéré comme le père de l’égyptologie et qui était le premier à déchiffrer les hiéroglyphes.

Dès la première semaine à Grenoble, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec des amis de Préfasse et des voisins de Régine et Jean-Claude qui sont sympathiques et très ouverts, grâce à deux dîners vietnamiens délicieux préparés par Ngoc Lan. Nous avons bien mangé et discuté jusqu’à minuit. J’étais très contente que tout le monde aime la cuisine vietnamienne.

Visite du musée de Grenoble pour l’exposition des tableaux de FantinLatour – un peintre grenoblois très connu pour ses portraits d’artistes célèbres de son époque et ses natures mortes. Franchement, je préfère les tableaux de Fantin-Latour qui représentent des objets et des personnages reconnaissables à ceux de Fernand Léger exposés à Metz qui sont plutôt intraduisibles pour moi.
En parlant des spécialités grenobloises, on ne peut pas oublier la chartreuse. Avec Régine et Ngoc Lan, j’ai découvert l’histoire et le développement de cette bonne liqueur extraite de 130 plantes dans les caves de la chartreuse à Voiron. Et en parlant des monuments prestigieux de la région, il faut citer le château de Vizillela grotte de Choranche et le monastère de la Grande Chartreuse, où j’ai passé mon premier week-end à Grenoble. Le château est devenu le musée de la Révolution française puisque la salle du jeu de paume de ce château a été le lieu de la Réunion des états généraux du Dauphiné qui allait engendrer la Révolution française. La grotte était vraiment impressionnante avec des stalactites et des stalagmites qui brillaient dans les lumières multicolores. Si les deux premiers sites étaient dominés par du monde et des bruits de la vie quotidienne, le troisième – le monastère était régné par le silence et l’esprit religieux. Ce qui était très curieux pour moi, c’était la vie des moines là-bas – une vie qui se répète jour après jour dans le silence et la solitude.

Sixième semaine en France – Annecy, fête de la musique et AG de Préfasse

Cette semaine-là, j’ai visité Annecy. Je connaissais la ville par ses surnoms, « la perle des Alpes françaises » ou « la Venise du sud de la France » qui m’ont donné un désir ardent de la visiter. En fait, elle est vraiment jolie avec un grand lac transparent où nous avons fait une croisière intéressante qui nous a permis d’admirer des chaînes de montagnes, des plages et des châteaux au bord du lac. Au déjeuner, j’ai goûté des petits poissons du lac. Ils étaient très bons et croquants.

Un événement national lors de la semaine, c’était la Fête de la Musique le 21 juin. Ngoc Lan et moi, on a aperçu des groupes de musiciens professionnels ou amateurs en marchant dans le centre-ville. Ils chantaient ou jouaient d’un instrument de musique naturellement dans les rues selon leur inspiration. Pour moi, c’était vraiment une nouvelle expérience parce qu’au Vietnam, on n’a pas cette fête.

À la fin de la semaine a eu lieu l’Assemblée générale de Préfasse qui réunissait presque tous les amis de l’association. À cette occasion, j’ai goûté de bons plats apportés par les amis et j’ai fait la connaissance avec les nouveaux, surtout deux couples chez qui je séjournerais dans quelques semaines : Serge et Bernadette et Gilles et Ha. J’ai pu revoir Jean et Marie-Ange – des amis de Nancy. Ils étaient tous ouverts, souriants et essayaient de me comprendre malgré mon pauvre français, c’est pourquoi je sentais de moins en moins la nostalgie.

Septième semaine en France – À Grenoble, chez Annie : des crânes et des chaussures !

Annie est venue me chercher chez Régine et Jean-Claude et j’ai commencé mon séjour chez elle par un grand apéritif dinatoire avec ses proches qui étaient aussi ouverts et drôles qu’elle. Ils m’ont posé des questions sur ma vie, sur mon pays et moi aussi, je leur ai posé les mêmes questions. Peu à peu, je les comprenais, je leur parlais et j’étais contente de faire leur connaissance.
Un problème inattendu qui a duré tout le séjour chez Annie, c’était le mauvais temps. Pourtant, nous avons fait ensemble pas mal de choses. On est montées à la Bastille par des bulles, on a déjeuné en haut, on a admiré toute la région sous la pluie. De la Bastille, Annie m’a montré l’Isère et les immeubles au bord de la rivière, le Cours Jean-Jaurès qui mesure 8 kilomètres, les massifs du Vercors, de la Chartreuse et Belledonne. Bien qu’on rentre trempées dans la pluie, j’étais toute contente grâce à l’humour d’Annie.

Le musée archéologique est inoubliable pour moi parce que c’était la première fois que j’ai regardé directement des vrais squelettes. Le musée était une église où les archéologues ont creusé la terre pour découvrir ce qui avait été enterré. J’avais froid, j’ai dû embrasser Annie et je n’ai pas osé tourner la tête vers les os et les crânes. Ce n’était pas un lieu pour une poltronne comme moi !
Annie m’a conduite au musée international de la chaussure à Romans, où on exposait d’anciennes chaussures des quatre coins du monde. J’ai aussi regardé des vidéos qui illustraient les étapes et les matières de fabrication d’une chaussure. Je trouvais cette visite très intéressante, car elle m’a fourni de nouvelles connaissances sur un accessoire que je porte chaque jour.

Malgré le mauvais temps, j’ai passé de très bons moments avec Annie. Elle est une femme scrupuleuse, sentimentale, optimiste, humoristique et très gentille qui m’a fait rire tout le temps avec ses gestes et ses paroles. Et peu à peu, cela devenait une habitude : je riais en la voyant. Outre les visites, nous avons passé des heures à nous parler de notre famille, de notre projet. Elle m’a dit qu’elle aime la cuisine vietnamienne, mais elle n’a jamais goûté le Pho. Donc, je l’ai invitée à en manger et j’étais très contente qu’elle aime ce plat.

Huitième semaine en France – Avec Serge et Bernadette, à Chamonix et Genève

J’ai commencé mes cours au Cuef dès l’installation chez Serge et Bernadette. Comme les cours duraient toute la journée, j’ai pensé d’avoir très peu d’activités avec eux. Mais non ! J’ai eu un séjour intéressant avec plein d’activités variées qu’ils m’ont proposées chaque soir. D’abord, j’ai eu l’honneur de fêter le 71e anniversaire de Bernadette avec un bon gâteau et des fleurs offertes par Serge. On a chanté ensemble la chanson d’anniversaire et on lui a souhaité de bons vœux. Ensuite, je suis allée voir des films courts à l’occasion du festival du court métrage en plein air de Grenoble à la place Saint-André. Six films avec six messages de la vie qui m’ont donné différents sentiments et conseils.

Le week-end, Serge et Bernadette m’ont emmenée à la Mer de Glace à Chamonix et en Suisse. J’ai imaginé pouvoir toucher la neige. Mais malheureusement, il n’y a plus de neige à cause du réchauffement climatique. Je ne pouvais visiter qu’une grotte de glace avec de magnifiques sculptures de toutes les couleurs. Et puis, on a visité le musée de l’histoire des glaciers et on a fait un tour dans la ville de Chamonix – une ville touristique. Notre guide était une amie de Serge et Bernadette – Françoise, chez qui nous avons dîné et dormi. Elle a beaucoup voyagé et a beaucoup d’expériences. Le lendemain, elle nous a conduits en Suisse. On est passés par Yvoire – un vieux village au bord du lac Léman. Le paysage était paisible avec des voiles. Là-bas, Serge et Bernadette ont acheté des petits sachets de lavande et me les ont offerts. J’étais très émue. En Suisse, j’ai aperçu le grand jet d’eau à Genève, qui fait la fierté des Suisses. Mais oui, il est vraiment énorme ! Françoise nous a guidés vers le siège de l’ONU. Bien que je ne puisse pas rentrer à l’intérieur, c’était aussi un grand plaisir pour moi de prendre une photo devant cet immeuble.

Neuvième semaine en France – À Vichy, chez Gilles et Ha

Deuxième semaine de cours au Cuef depuis Saint-Egrève où je suis revenue. Soirée chez Patrick et Michèle à Saint-Paul-de-Varces. Repas froid délicieux sur la terrasse et visite de la cave de Patrick creusée sous la maison. Impressionnant !

Le 14 au matin, j’ai pris le train à la gare de Grenoble et 4 heures plus tard, j’étais à Vichy. C’est une petite ville thermale fleurie et paisible. Gilles et ses deux fils – Minh et Tim sont allés me chercher à la gare. Comme la ville n’est pas très grande et que la maison de Gilles et Ha ne se trouve pas loin du centre-ville, j’ai fait toutes les visites à pied. Et pour moi ça s’est très bien passé. Je suis arrivée le jour de la fête nationale, alors ce soir-là, avec toute la famille Robin, j’ai admiré le feu d’artifice depuis le pont de Bellerive qui traverse l’Allier, affluent de la Loire.

La veille, avec Régine et Jean-Claude, je suis allée voir le feu d’artifice à Saint-Égrève qui était aussi splendide. Et les deux fois, je sentais le bonheur des Français autour de moi lors de leur fête.
À Vichy, j’ai visité pas mal de lieux : la source d’eau thermale Célestins, la plage artificielle de la ville, le parc au bord de l’Allier, la mairie de Vichy, les villas de style de Napoléon III, le Grand Marché de Vichy. Mais ce qui m’intéressait le plus, c’était le temps d’être avec Minh et Tim, jouer et parler avec eux. Ils sont trop aimables, les petits !

Dixième semaine en France – À Valbonnais, chez Christian et Linda

Mon deuxième séjour à la montagne, après les Vosges, c’était à Valbonnais. Je n’ai jamais imaginé de vivre dans une telle région sauvage. Au début, j’avais peur parce qu’il n’y avait que trois maisons autour de chez Christian et Linda. En roulant sur la route, on pouvait apercevoir des chevreuils et des lézards. Mais après trois jours là-bas, j’ai fini par aimer ce lieu au milieu de la nature. Christian m’a fait visiter le col de Valbonnaisd’où on peut admirer une partie du massif de l’Obiou. Il m’a conduite vers le pont de Valbonnais pour regarder directement les coureurs du Tour de France 2017. C’était super ! Avec lui, j’ai appris à semer et à utiliser des outils agricoles. J’ai découvert un petit marché d’altitude et observé un troupeau avec de vaches qui faisaient tout ensemble. Une autre chose que j’ai trouvé très rigolote : les abeilles mâles sont expulsées de leur nid par les femelles parce qu’elles ne font rien du tout. Les pauvres !

Linda m’a enseigné à faire la mousse au chocolat et à nager. C’était la première fois que je nageais un peu et que je portais un bikini. Ça s’est très bien passé ! Je trouvais agréable en sortant de l’eau. En profitant du beau temps, on a joué au molkky – un jeu finlandais très drôle. Ce qu’on devait faire c’était viser des quilles et gagner 50 points le plus vite possible. Je n’ai pas gagné, par contre j’ai beaucoup ri.

Onzième semaine en France – Derniers jours à Saint-Egrève chez Régine et Jean-Claude

J’ai profité les derniers jours à Saint-Égrève d’abord pour la documentation à la bibliothèque de l’Université Grenoble-Alpes. Ensuite, j’étais invitée par des amis de Préfasse pour manger ensemble. Après les repas, on a discuté longtemps ou bien on a joué au Scrabble, et on a beaucoup ri. J’avais aussi l’occasion de regarder Jean-Claude faire de la confiture et en goûter chaque jour parce que Régine a acheté beaucoup de fruits bien mûrs.

J’étais très contente de revoir certains amis qui m’avaient accueillie pendant ces presque deux mois, surtout avant mon départ : Annie, Marie-France, Maurice, Anne-Marie, Jacques, Bernadette, Serge et bien sûr Régine et Jean-Claude. Enfin, j’ai consacré un peu de temps pour noter mes activités, mes expériences et mes sentiments envers les paysages, les personnes ici dans la région Rhône-Alpes. Il me reste une semaine à Bordeaux et quatre jours à Paris. Le temps passe si vite !

Bilan du stage FC-FLE au Cuef du 3 au 13 juillet

Module 1 – « Évaluer les apprentissages en FLE ». En tant que jeune enseignante, je me suis rendue compte que les techniques d’évaluation étaient ce dont je manquais vraiment. Alors, le cours m’a fourni des éléments qui me permettent de conduire une réflexion sur mes pratiques d’évaluation individuelle ou institutionnelle et d’éviter des erreurs à cause de la subjectivité dans l’évaluation.

Module 2 – « Renouveler l’apprentissage du lexique ». La formatrice a d’abord bien relevé quelques-unes des difficultés que les enseignants rencontrent en général dans l’approche du lexique dans leurs cours de FLE. Ensuite, elle nous a suggéré un certain nombre de pistes pour m’inciter à renouveler et à diversifier mes pratiques d’enseignement dans ce domaine dans l’esprit des orientations communicative et actionnelle.

Module 3 – « Enseigner le FLE dans une perspective actionnelle ». C’est le cours que j’attendais depuis longtemps. Après ce cours, j’ai compris que le Vietnam n’est pas le seul pays rencontrant régulièrement des difficultés dans l’application de cette perspective en classe. Dans la plupart des écoles de FLE, la perspective actionnelle n’est mise en place que ponctuellement, voire rarement par les enseignants. Cela s’explique par autant de facteurs : manque de temps, respect des programmes établis, valorisation des objectifs linguistiques, enseignement/apprentissage en milieu hétérogène, flou conceptuel autour de cette approche pédagogique. La formatrice nous a montré quelques méthodes pour insérer une tâche dans les cours de FLE et mobiliser les apprenants à accomplir la tâche.

Module 4 – « Didactiser des documents authentiques ». Cours intéressant également. À l’issue de la formation et à partir d’objectifs précis (public, niveau, tâche finale, compétences visées, etc.), nous avons essayé d’exploiter des documents authentiques du niveau A1 au niveau B2 du CECR dans une perspective communicative. Nous avons analysé l’intérêt pédagogique des documents fournis par la formatrice, puis étions invités à concevoir des activités et des consignes opérationnelles selon le contexte pédagogique de chaque pays.

Pendant ces deux semaines de cours, j’avais de nouvelles idées, et aussi de nouvelles amies très sympathiques. Ma première amie, celle qui était la plus proche de moi, était une Taïwanaise très gentille qui habitait tout près de chez Serge et Bernadette, chez qui j’ai logé pendant toute la première semaine. On s’est rencontrées souvent dans le tram A en allant à l’université. J’ai eu l’occasion de travailler en groupe avec elle et je la trouvais responsable et très sérieuse. J’avais aussi de très bonnes relations avec des Palestiniennes de la classe, avec qui je partageais ma passion pour les magasins. On a fait des courses ensemble après l’école et parfois elles m’ont recommandé des vêtements très mignons. C’était une occasion où je pouvais comprendre mieux la vie et les pensées des femmes voilées que j’avais très peu fréquentées avant, ainsi que leurs coutumes propres. Il s’est avéré qu’elles sont très aimables et super joyeuses avec les mêmes loisirs et caractères que des femmes non voilées.

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