SÉJOUR EN FRANCE DE BAO NHUNG

Semaine 4, en Normandie et à Bruxelles

– Lundi 26 juin 2023 – À Bayeux

En Normandie, j’ai logé chez Sophie et Joël Slifirski, la famille qui m’a reçue lors de mon séjour en France en 2017 dans le cadre du stage culturel avec Les Lions Clubs de France.

J’ai commencé mon séjour en Normandie avec la visite de la Tapisserie de Bayeux. Cette dernière raconte, à l’aide de fils de laine brodés sur une toile de lin, l’épopée de Guillaume, duc de Normandie, devenu roi d’Angleterre en 1066, à l’issue de la Bataille d’Hastings. Cette broderie narrative qui mesure près de 70 m de long s’est découverte avec l’audio-guide dans une galerie sombre où seule l’œuvre était en lumière. C’était intéressant de se plonger dans un film d’histoire dans une salle obscure mais pas au cinéma. La visite se prolongeait ensuite par une exposition évoquant les secrets de la réalisation et le contexte historique de la Tapisserie de Bayeux, ainsi que le royaume anglo-normand au XIe siècle.

Comme une partie incontournable de la visite de chaque ville, nous sommes allés à la cathédrale Notre-Dame de Bayeux. La cathédrale de Bayeux fut consacrée en 1077 par l’évêque Odon de Conteville en présence de son frère, Guillaume le Conquérant. Pour décorer la nef, Odon a fait broder la célèbre Tapisserie de Bayeux. La crypte de la cathédrale est d’ailleurs remarquable. Les piliers et colonnes sont décorés de peintures. Située sous le chœur, cette crypte avait été murée durant des siècles, même oubliée jusqu’en 1412. Les vitraux contemporains de la cathédrale ont été refaits par Véronique Joumard dans le cadre d’un projet du ministère de la Culture. En vitrerie claire, chaque panneau de lancette reçoit un prisme qui irise la lumière du jour. L’oculus et les ajours sont un assemblage de verres transparents qui fait varier la couleur en fonction de celle du ciel.

Nous avons fait ensuite un petit tour de la ville de Bayeux. Outre sa cathédrale romane et gothique splendide, Bayeux se caractérise par des manoirs à tours, des maisons à pans de bois, de grandes demeures ainsi que d’élégants hôtels particuliers. Nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre de la Liberté, autrement appelé « Arbre remarquable de France », au centre de la place Liberté, ancienne cour intérieure du palais des évêques de Bayeux. Nous avons vu aussi le hêtre pleureur qui mesure 17 m de haut, 40 m de diamètre très remarquable au Jardin botanique.

L’après-midi, nous sommes allés à Arromanches qui était un port artificiel lors de la bataille de Normandie en 1944. La bataille de Normandie est une des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est déroulée entre juin et août 1944 en Normandie, et permit aux Alliés d’ouvrir un nouveau front en Europe de l’Ouest, face aux troupes nazies. Elle a débuté le 6 juin 1944 – appelé Jour J – par le parachutage des premiers combattants à l’intérieur des terres, puis le débarquement sur les plages du Calvados, dont Arromanches. Contrairement à son histoire tumultueuse, la ville de nos jours est plus calme. Les vestiges se disséminent en bordure de la plage et sur une colline à proximité.

Suite à notre trajet historique, nous avons visité la batterie de Longues-sur-Mer, un autre site situé dans la zone du Débarquement allié en Normandie. Construite par les Allemands, la batterie fut soumise à d’intenses bombardements aériens puis navals. Elle est l’une des rares batteries de tir du mur de l’Atlantique resté quasiment dans son état d’origine. Elle comprend quatre canons de marine, chacun protégé par une casemate en béton armé, un poste de direction de tir et différentes installations pour les servir et les défendre.

Le soir, nous nous sommes détendus en jouant au jeu de quilles et au jeu de Scrabble. À toutes ces activités sportives et intellectuelles, j’avais toujours perdu parce que j’ai eu des concurrents trop forts !

– Mardi 27 juin 2023 – Au Mont-Saint-Michel

Nous avons consacré une journée entière à la visite du Mont-Saint-Michel, un site historique incontournable en Normandie. En marchant tranquillement du parking jusqu’au pied des remparts et contemplant de loin et de près cette cité spirituelle, j’ai même eu le souffle coupé par sa vieille beauté et par sa somptuosité ! Les tours communiquent entre elles par un chemin de ronde ouvert au public. La Tour du Nord est un excellent point d’observation à l’époque et même aujourd’hui. La Grande Rue, artère principale du village, est protégée par trois portes successives. La Porte de l’Avancée, charretière et piétonne, mène à la cour du même nom. La Porte du Boulevard se trouve à côté du pont-levis nommé Porte du Roy. Ici commence la Grande Rue, qui monte à l’abbaye en traversant le village et qui est connue par ses échoppes et enseignes médiévales. Le passage du pont-levis conduit également au chemin des remparts.

L’Abbaye du Mont-Saint-Michel est certainement un chef-d’œuvre d’architecture ! Dédiée à l’archange saint Michel, cette abbaye est un ensemble sur plusieurs niveaux des espaces dédiés à la vie quotidienne (réfectoire, cloître, scriptorium…), à la vie religieuse (église abbatiale, chapelles, cryptes) et à l’accueil des pèlerins (aumônerie, salle des hôtes…). Je me souviens que dans le réfectoire, la salle à manger où des moines prirent leurs trois repas par jour. Ils mangèrent toujours en silence en écoutant l’un d’eux lire la Bible à haute voix. Ils consommèrent beaucoup de légumes, mais pas ceux sous la terre, car ce fut proche du mal, mais ceux qui poussèrent comme les pois, les poireaux et le chou. Les moines ont également mangé beaucoup de poisson, surtout le vendredi. La viande fut totalement interdite du régime bénédictin, car elle donne beaucoup d’énergie inutile.

Le cloître du Mont-Saint-Michel fut un lieu de prière et de méditation. Cette partie rectangulaire aux petites fenêtres sert de jardin couvert permettant au clergé de cultiver des herbes médicinales, et aussi de faire de l’exercice pendant les journées douces et chaudes.

En descendant, nous avons mangé des crêpes, une spécialité très connue en Normandie. Puis, pour rentrer, nous avons pris le long de la mer pour voir le Mont-Saint-Michel de différents côtés. Nous sommes allés jusqu’à Jullouville, une station balnéaire qui offre une superbe plage de sable fin et propre, puis à Granville et à Donville. Des sites très charmants !

– Mercredi 28 juin 2023 – Au Cimetière militaire britannique et à la Pointe du Hoc

Le Cimetière militaire regroupe les sépultures des soldats britanniques – et aussi d’autres nationalités – tombés lors des combats de la Seconde Guerre Mondiale. Il s’agit du plus grand cimetière britannique en France situé juste au-dessus d’une des plages du débarquement nommée Omaha Beach par les Alliés. Face à lui, le Mémorial à la mémoire des soldats du Commonwealth tombés pendant la Bataille de Normandie dont les corps n’ont pas pu être identifiés.

Quant à la Pointe du Hoc, ce fut le point stratégique du Mur de l’Atlantique. Sur place, nous avons découvert une batterie d’artillerie avec son poste de direction de tir, ses casemates et ses abris. Nous nous sommes mis à la place de ces soldats qui avaient escaladé la Pointe, avec ses falaises escarpées très hautes. Les cratères consécutifs aux bombardements faisaient d’excellents abris pour les rangers qui parvenaient à prendre d’assaut la batterie allemande et détruire les canons.

En rentrant, nous sommes allés à Grandcamp-Maisy pour visiter un parc à huîtres. Ce n’était plus la saison des huîtres : normalement, on ne peut en manger que pendant les mois contenant un « r ». Sophie m’a montré la façon dont les ostréiculteurs captent, élèvent ou affinent ses huîtres. Enfin, nous avons acheté des huîtres fraîches pour le dîner.

Le lendemain, il ne nous a fallu qu’une journée en voiture pour aller à Bruxelles. La frontière franco-belge s’étend sur 620 km : elle est la plus longue frontière terrestre de la Belgique et la seconde plus longue de la France métropolitaine.

– Vendredi 30 juin 2023 – Au centre-ville de Bruxelles

La journée a débuté par la visite du Musée d’Art ancien des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Créé en 1799, il abrite aujourd’hui une grande collection de peintures, de sculptures et de dessins du XVe au XVIIIe siècle. L’essentiel de la collection est formé autour de la peinture des anciens Pays-Bas méridionaux, présentée par ordre chronologique.

Nous nous sommes baladées ensuite jusqu’à la Grand-Place. Cette place centrale de la ville de Bruxelles est globalement connue pour sa richesse ornementale et esthétique et est bordée par l’Hôtel de Ville, la Maison du Roi et plein de rues commerciales. Annuellement, à la fin juin, la fête traditionnelle bruxelloise Ommegang illumine la Grand-Place et la transforme en un grand théâtre. C’est dommage que cette année, nous ayons raté cet événement par manque de ticket.

Après avoir pris la carbonade à la flamande, une spécialité belge pour le déjeuner, nous avons visité la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, une co-cathédrale de l’archidiocèse catholique de Malines-Bruxelles qui est dédiée à saint Michel et à sainte Gudule. Cette cathédrale fut construite à l’époque en pierre de Gobertange, comme l’hôtel de ville de Bruxelles et celui de Louvain. Sa nef est bordée de colonnes supportant les 12 statues des apôtres. Je me suis impressionnée notamment par le grand orgue somptueux, et par la chaire en bois impressionnante sur laquelle sculptée Adam et Ève chassés du jardin d’Éden.

Et maintenant, la récré ! Ce serait dommage de rater la bande dessinée en Belgique. La visite au Centre belge de la bande dessinée était vraiment intéressante ! Je ne suis pas vraiment fan de ce neuvième art mais j’ai été attirée quand même par les aventures de Tintin, par le peuple imaginaire des Schtroumpfs, par les aventures de « l’homme qui tire plus vite que son ombre » Lucky Luke. J’y ai découvert plusieurs étapes et principes de créer une BD, des dessinateurs de BD renommés dans le monde, ou encore des esquisses des séries populaires. C’était pour moi une « aventure » dans un monde créatif et coloré que je n’avais jamais connu pendant mon enfance.

Nous nous sommes promenés en fin de la journée aux Galeries Saint-Hubert, à la rue Neuve où j’ai goûté une gaufre liégeoise qui se différencie de la gaufre bruxelloise par sa pâte plus lourde et sucrée, à la Place de la Monnaie où se trouve le Théâtre Royal de La Monnaie. J’ai dit aussi Salut aux Manneken-Pis, Janneken-Pis et Zinneken-Pis dont la célébrité est inversement proportionnelle à la dimension !

C’était aussi pendant cet après-midi que j’ai vécu pour la première fois l’expérience de fuir une bagarre où tout le monde était effrayé, ce qui est très différent de la situation au Vietnam où les gens s’arrêtent, voire se garent pour la regarder comme un film.

– Samedi 1^er juillet 2023 – À l’Atomium et au Parc du Cinquantenaire

Je me souviens avoir donné un cours de langue sur les sites touristiques connus en Belgique, dont l’Atomium. À ce moment-là, je n’avais aucune idée de pouvoir y aller un jour. Mais voilà, j’étais à l’Atomium ! Il a été construit en 1958 pour l’Exposition Universelle de Bruxelles qui est mieux connue par le nom l’Expo 58. C’est un centre d’art avec des expositions dans les boules dont les thèmes tournent autour de la Belgique et des arts numériques. Des sphères supérieures, nous avons pu voir la ville de Bruxelles et le parc Mini-Europe avec des symboles des pays européens.

Pour finir la visite de Bruxelles, nous nous sommes baladées au Parc du Cinquantenaire. Le parc est aménagé autour d’une porte de ville à trois arches que les Bruxellois appellent les Arcades du Cinquantenaire pour le jubilé du cinquantenaire de l’indépendance belge (après la Révolution de 1830) en 1880. De nos jours, le Parc du Cinquantenaire sert régulièrement à l’organisation d’événements de toutes sortes.

– Dimanche 2 juillet 2023 – Retrouvailles avec la France, à Grenoble

En étant à bord pour Grenoble, j’ai appris des dernières actualités sur les émeutes en France. Mais très vite, les montagnes m’ont fait sortir de mes soucis, et jamais je n’aurais cru pouvoir aimer autant cette région montagneuse.

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