Sommaire

◊ Échos du Département de français à Hanoï

◊ La tournée de la Doyenne en France – 3 mars au 9 avril

◊ Arrivée de Bao Nhung, notre Préfassienne, le vendredi 2 juin

◊ Hoai Anh de retour en France, dix ans après !

◊ Le coin des arts et des sciences

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● Échos du Département de français à Hanoï

►Boa Nhung tire un premier bilan de sa classe de 2^e année

« Je viens de quitter mes étudiants de la classe 21F4. Ils ne sont pas les meilleurs, mais ils sont les plus proches avec moi. Ils sont ouverts, solidaires l’un. e avec l’autre, “innocents”, généreux, dynamiques, ont l’esprit d’équipe et font toujours d’efforts. Il y a quelques-un.e.s qui ne sont pas vraiment capables au début, mais ils montrent qu’ils apprécient leurs études et ils font des efforts, alors ils ont fait des progrès, bien que ce soit des tout petits progrès.
Cependant, il y a toujours des étudiants qui vont en classe pour dormir, qui sont toujours en retard, et qui n’ont donc pas de bonnes notes. Ils ne s’intéressent pas à leur travail, dans ce cas-là, l’effort de l’enseignant. e n’est pas suffisant. Il y a des étudiantes qui n’ont pas validé quelques matières, alors elles re-suivent ces cours chez moi […]. De toute façon, la classe 21F4 est une famille dont je suis fière et je crois qu’ils ont du succès plus tard. »
Bao Nhung songe sérieusement à son départ qui aura lieu dans un mois puisqu’elle arrivera à Roissy le 2 juin ! Le mois de juin lui permettra de découvrir Nancy et la Lorraine, Paris, Arras, la Gironde), la Normandie et Bruxelles.
En juillet, elle sera à Grenoble où elle est inscrite au CUEF. Les week-ends lui permettront de découvrir Lyon, les Alpes et autres sites proches de Grenoble.
En août, elle séjournera à Vichy puis à Paris avant de prendre l’avion du retour à Hanoï. Un beau programme !

► Cours militaire et d’éducation physique des étudiant·es de 1^re année

Le programme de formation des étudiant·es de première année inclut obligatoirement une période d’entraînement militaire et physique de 42 jours, pendant laquelle ils et elles « s’entraînent dur ». Ils et elles ont repris les cours à l’université à partir du 4 mai.
Le 6 avril, la vice-doyenne Dang Thuy s’est rendue au Centre Hoa Lac, accompagnée de deux professeures, pour y encourager les étudiant·es. Distribution de petits cadeaux, échanges sur l’expérience vécue. « Des minutes très émouvantes, chaleureuses. »

► Concours de doublage de films francophones

La finale s’est déroulée dans l’amphithéâtre Vu Dinh Lien le 21 avril avec 14 groupes d’étudiant·es de 2^e année en compétition.
La Doyenne DamThuy a rappelé l’intérêt des activités expérimentales qui « aident les étudiant·es, non seulement à pratiquer le français, mais aussi à s’ouvrir à la culture francophone. »
Les étudiantes devaient choisir un extrait de film, de 3 à 4 min, en version originale française et le doubler. Rédiger le texte, le dire de façon audible et expressive.
Le premier prix a été attribué à deux étudiantes de la classe F2 pour un extrait des « Nouveaux Héros ».

► De courtes vacances pour les professeur·es du Département de français

Les examens sont terminés. Moment de pause pour les corrections de copies, les notations…
Quelques jours de détente vers Da Nang pour Anh Tu, son fils et son mari.
« Mais les professeurs ne vont pas se reposer longtemps car en été on devra préparer le syllabus des nouveaux cours, pour la spécialité “Communication” par exemple. » Anh Tu
Il faudra aussi s’occuper de la nouvelle promotion d’étudiant·es.
Et guider les étudiant·es de 4^e année qui doivent rédiger un mémoire de fin d’études de 50 à 60 pages, en français. Environ quatre-vingts étudiant·es sont concerné·es. Or très peu sont prêt·es à soutenir leur mémoire dès le mois de juin. Il leur faudra travailler pendant l’été, avec l’accompagnement de leurs professeur·es. Chacun·e devant suivre trois étudiant·es.

Anh Tu travaille également sur sa thèse. Mais elle avoue avoir regardé les photos de Hoai Anh.
« Je me suis arrêtée longtemps sur les photos de Hoài Anh prises à Saint-Égrève. La maison, le jardin, les tableaux de J-C, la chambre…. me rappellent votre hospitalité. » « Je vais suivre les pas de Bao Nhung pour revoir les amis de Préfasse en photo. »

Les jeunes mamans sont préoccupées par la scolarité de leurs propres enfants.
Anh Tu « aide son fils à se préparer pour son entrée à l’école primaire. Il se plaint à chaque fois qu’il tient le crayon pour écrire. »
Bich est soucieuse : « Mon fils ainé va bientôt passer le concours d’entrée au lycée (les 10 et 11 juin prochains), c’est un concours beaucoup plus dur que le concours d’entrée à l’université car les lycées publics ne peuvent recevoir que la moitié des candidats (même moins de la moitié). »

►Trois jours de détente à Quan Lan pour les professeur·es !

Comme chaque année, le Département organise un séjour pour les personnels et leurs familles. Cette année, direction l’île de Quan Lan, du 18 au 20 juin. Située non loin de la baie d’Ha Long, l’île montagneuse a une superficie de 11 km2.
« La grande famille francophone du Département a effectué une excellente sortie » me dit mon ami Tho.

● La tournée de la Doyenne en France – 3 mars au 9 avril

► Colloque Franco-Vietnamien à Montpellier

Pierre Journoud, professeur à l’Université Paul Valéry organisait un colloque sur la relation entre la France et le Vietnam de 1945 à nos jours, plus particulièrement depuis la décision prise en avril 1973 par la France et la République démocratique du Vietnam de rehausser le niveau de leurs relations diplomatiques en échangeant des ambassadeurs.
Universitaires, diplomates, acteurs et experts de la coopération, français et vietnamiens, y ont croisé leurs analyses pour tenter d’évaluer cette relation dans tous les domaines, mieux en appréhender les forces et les faiblesses, et encourager son épanouissement, dans un contexte régional et international marqué par de profondes mutations.
« Ce colloque était vraiment très intéressant. J’ai appris beaucoup de choses sur le Vietnam, bien qu’ayant assisté à plusieurs conférences de ce type déjà, ou lu et écrit sur certains des thèmes abordés. » Jean-Pierre Tailleur, ami de Préfasse

► Trois jours à Lyon pour des contacts amicaux et professionnels

Dam Thuy a retrouvé deux de ses camarades de promotion qui habitent Lyon : Vân Thuy et Lan membre de Préfasse. En face des trois jeunes femmes, Kim Préfassienne 1999 et son mari, président des Vietnamiens du Rhône, dont Lan et Vân Thuy sont respectivement vice-présidente et trésorière. Dam Thuy a également pris des contacts avec une université lyonnaise.

► Deux jours à Grenoble avec Préfasse et à l’UGA

Dam Thuy est arrivée le mardi après-midi 4 avril, en gare de Grenoble. Installation à la maison, visite du jardin et dîner amical autour d’une choucroute maison, d’un plateau de fromages de nos montagnes et d’un délicieux gâteau chocolat-orange. Nous avons aussi évoqué l’avenir des activités de coopération Préfasse-Ulei.

► Arras – Amiens – Et retour à Hanoï

Au terme de quelques péripéties liées aux grèves et manifestations contre la réforme des retraites, Thuy a pu retrouver les collègues d’Amiens qui étaient à Hanoï deux semaines plus tôt, pour le colloque consacré à l’enseignement du français sur objectif spécifique.
Après un détour par Amiens où elle a préparé et soutenu sa thèse, et où elle avait des ami·es à revoir, Thuy est rentrée à Hanoï.

● Arrivée de Bao Nhung, notre Préfassienne, le vendredi 2 juin

► Comme le circuit d’exploration de la France ne commençait pas par Paris, Bao Nhung s’est débrouillée toute seule pour se rendre de l’aéroport à la gare SNCF et prendre le train pour Lorraine-TGV. Notre ami Jean Cerva l’y attendait pour la ramener à Nancy en voiture.

► Après une semaine de visites en Lorraine, elle est repartie pour Paris-gare de l’Est où l’attendaient Lê Thuy Ha et son compagnon Simon, le samedi 10. Apéro en bord de Seine, découverte de Paris à vélo, spectacle en soirée… Les quatre jours ont vite passé.

Apéro en bord de Seine avec Lê Thuy Ha

► Le mercredi 14 juin, arrivait à Arras où elle a logé chez Hoai, Préfassienne 2006. Journée à la mer du Nord avec Christian Lamarche et découvertes des belles places d’Arras, des carrières Wellington avec Hoai et sa fille Elise. Rencontre de My, une de ses anciennes étudiantes de l’ULEI, actuellement étudiante à l’université d’Artois.

► Dimanche 18 juin, départ pour la Gironde : Bordeaux puis La Réole où l’attendait Mai.
Une semaine bien remplie et bien française !
Cours de Pilates avec Mai. Randonnée avec le club de rando de Gérard et Mai. Initiation au ukulélé le jour de la fête de la musique. Visite de Saint-Emilion un célèbre cru du Bordelais…

Bénévole à la fête du vin – Fête des fifres de Gironde, Nhung s’occupe du fromage !

► Dimanche 25 juin, départ pour Bayeux en Normandie où Nhung séjourne chez Sophie et Joël Slifirski, un couple dont elle a fait la connaissance en 2017.
Un long voyage en train de 11 h 52 à 19 h 21 : La Réole – Bordeaux/Bordeaux – Paris-Montparnasse/Paris–Saint-Lazare – Bayeux. Soit deux correspondances dont une à Paris. Et tout s’est bien passé !
Bao Nhung arrivera à Grenoble le 2 juillet, veille de sa rentrée au CUEF.

● Hoai Anh de retour en France, dix ans après !

En mai, nous avons eu la visite de Hoai Anh. Elle était accompagnée de ses parents car la première raison de sa venue était le mariage de sa sœur en Finlande. Autres raisons : son désir de revoir les ami·es de Préfasse, celui de son père de revoir des ami·es de ses années d’étude en Allemagne.

Elle a séjourné en Lorraine chez Jean et Marie-Ange Cerva début mai avant de terminer son circuit de trois semaines à Grenoble. Jean et des amies de Préfasse leur ont fait découvrir – et redécouvrir – Nancy, mais aussi Strasbourg où Hoai Anh n’était pas allée en 2013.

A Grenoble, elle a pu revoir des ami·es chez qui elle avait logé comme Serge et Bernadette, Rosita et Gilbert. Jean-Claude a emmené la famille à la découverte de Saint-Egrève – sa bibliothèque Barnave, ses parcs, sa mairie… – et du Musée des Beaux-Arts de Grenoble. Régine les a emmenés à Vizille et au musée de l’Évêché.

En région parisienne, à l’aller et au retour, elle a retrouvé Nam Phuong et son mari Pascal qui habitent en Seine-et-Marne. Nam Phuong a pris des cours de français avec Hoai Anh avant de venir travailler en France comme médecin-anesthésiste.

● Le coin des sciences et des arts

► Leçon inaugurale de Phượng Bùi Trân, au Collège de France

Issue d’un partenariat entre l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et le Collège de France, la chaire « Mondes francophones » a pour objectif de mettre en lumière la recherche et l’enseignement de grandes personnalités de la francophonie.
Historienne spécialisée dans l’histoire du Viet Nam, et des femmes en particulier, Phuong Bui Tran a donné sa leçon inaugurale au prestigieux Collège de France, le 9 mars 2023. Très active dans le monde académique, elle tisse depuis de nombreuses années des partenariats et coopérations universitaires entre la France et le Vietnam. Fortement imprégnée par la culture francophone dès son plus jeune âge, Phượng Bùi Trân dresse un portrait du féminisme vietnamien lui-même très influencé par l’écriture romanisée et la façon dont celle-ci a favorisé l’alphabétisation permettant l’émergence d’une génération d’intellectuels et d’une 1re vague de féminisme.

► Quinzaine vietnamienne à Bordeaux

– Webinaire/Conférence : « La mer dans la littérature vietnamienne » par Madame Nguyên Giang Huong – BnF/lundi 17 avril
Dans le cadre des cours de vietnamien du CLBM Université Bordeaux 3

– Cinéma : « Il était un pont au Vietnam » projection, en première nationale et rencontre avec le réalisateur François Bibonne au cinéma Utopia/jeudi 27 avril

– Littérature : « Le Parc aux roseaux », rencontre avec l’auteure Thuân pour son 7^e ouvrage aux éditions Actes Sud/vendredi 28 avril

► Des musées privés au Vietnam

Ces dernières années ont vu l’ouverture de musées privés du Nord au sud du pays. « Espace de la culture des Muongs » dans la province de Hoà Binh (Nord), « Musée de l’agriculture » à Thanh Hoa (centre), « Musée de la médecine traditionnelle » à Hô Chi Minh-Ville (Sud).

Lors d’un séjour familial à Huê en juin, Anh Tu – Préfassienne 2014 – a visité deux des cinq musées privés de la ville. Sa sœur, docteure en archéologie – prénommée Anh Thu avec h entre T et u – a collaboré avec les deux collectionneuses Viêt kiêu, la Française Cécile Le Pham et l’Allemande Thái Kim Lan. Anh Tu, précise que « ces Viêt-kiêu ont les moyens de racheter les objets antiques du Vietnam vendus à l’étranger pour les rapatrier. Je vois en eux une grande passion pour l’Histoire et la culture, mais aussi l’amour pour le pays. »

La sœur d’Anh Tu a soutenu une thèse portant sur les vestiges des ateliers de poteries des Chams et enseigne l’Histoire de l’art et la muséologie à la faculté de Muséologie de l’Université de la Culture à Hanoï. C’est donc en tant que spécialiste des céramiques et des poteries anciennes qu’elle a participé au travail préparatoire : liste des objets exposés, présentation, formation des guides du musée.

Cécile Lê Pham possède des milliers d’antiquités et d’œuvres d’art, dont certaines proviennent de la famille royale de Huê. Son musée s’étend sur 2 000 m² au milieu de la rue Ham Nghi, à Huê.

►Festival de Cannes 2023 : deux réalisateurs vietnamiens distingués 

Samedi 27 mai, on a entendu parler vietnamien lors de la cérémonie de remise des prix ! Thien An Pham remerciait le festival pour la Caméra d’Or[1] couronnant son premier long-métrage intitulé L’Arbre aux papillons d’or.

Le film avait été remarqué par la critique lors de sa diffusion à la Quinzaine des cinéastes[2]. Son réalisateur avait remporté le prix du court-métrage lors de la Quinzaine des Cinéastes en 2019 pour Stay Awake, Be Ready.

L’Arbre aux papillons d’or propose un véritable voyage initiatique à travers un Vietnam profond et rural. Thiện est chargé de ramener le corps de sa belle-sœur décédée à la suite d’un accident de moto à Saïgon. Accompagné de son neveu Đạo, âgé de cinq ans et miraculeusement rescapé de l’accident, il part à la recherche de son frère disparu depuis plusieurs années.

Les critiques évoquent la beauté saisissante des paysages ruraux vietnamiens, sauvages et souvent méconnus. Et aussi l’approche par le réalisateur de sujets difficiles comme le deuil ou la fin de l’enfance, symptomatique de la perte de l’innocence. Sortie en salle le 20 septembre 2023.

« Un long-métrage très intimiste et d’une beauté renversante. » Sortir à Paris

« Une dérive formaliste de trois heures sur les routes de campagne cochinchinoises, un trip mental abritant une réflexion sur la prédestination. » Le Monde

« Voir naître un cinéaste n’est jamais une mince affaire. Le réalisateur de L’Arbre aux papillons d’or, Pham Thien An, n’a que 34 ans, et s’impose comme l’une des plus belles découvertes de ce Cannes largement orienté senior. » Les Inrocks

Un peu plus tard, c’était au tour de Tran Anh Hùng de recevoir le Prix de la mise en scène pour La Passsion de Dodin Bouffant.

Tran Anh Hung vit en France depuis 1975 et a obtenu la nationalité française. Il a obtenu la Caméra d’or en 1993 pour L’Odeur de la papaye verte.
La Passsion de Dodin Bouffant est son septième long-métrage, une ode à la gastronomie française et à l’un de ses artistes.

En France vers 1885, Eugénie travaille depuis vingt ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. Au fil des années, une passion affectueuse s’est développée entre eux. De leur amour commun pour la gastronomie naissent des plats uniques, si savoureux et délicats qu’ils n’ont pas leur pareil et attirent de nombreux clients du monde entier. Dodin n’a cependant jamais voulu épouser Eugénie, une femme éprise de liberté. Il décide alors de cuisiner lui-même pour la première fois pour sa bien-aimée.

La critique est beaucoup plus contrastée que pour le film précédent.

« C’est une mise en scène simple, mais hautement évocatrice et pleine de détails. C’est un cinéma sensoriel dont on ne peut pas sortir indifférent. Les textures, les bruits des aliments coupés par un couteau à la lame fine. Un immense soin est apporté au sound design. Il est amusant de voir que la mise en scène est aussi minutieuse que la cuisine de Dodin. Le Prix de la Mise en Scène est amplement mérité ! » Sortir à Paris

« Cette tentative d’ode à la gastronomie française, avec Benoît Magimel et Juliette Binoche, a pour seul mérite… de nous avoir donné faim. » Télérama

« On finit par se lasser non seulement de la succession des plats, mais plus encore de la grotesque logorrhée qui les accompagne. » Les Cahiers du cinéma

« Le pot-au-feu indigeste de Tran Anh Hung. Le réalisateur français d’origine vietnamienne signe un film très académique sur la gastronomie et l’art de vivre, avec Juliette Binoche et Benoît Magimel. »
Le Monde

R.H. 30 juillet 2023

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[1] La Caméra d’or récompense le meilleur premier film de toutes les sections du Festival pour une année donnée.

[2] Jusqu’en 2022, on parlait de Quinzaine des réalisateurs, fort heureusement changé cette année en Quinzaine des cinéastes : le substantif épicène se substituant au substantif masculin ignorant l’existence des réalisatrices !

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