Séjour de Ngoc Lan avec Préfasse 2/3 – 2017
Ngoc Lan en gironde
Du 16 au 23 Mai 2017
J’ai quitté Marie Jeanne et Nancy pour découvrir La Gironde, une autre très belle région de France située dans le Sud-Ouest. A Bordeaux St Jean, j’ai pris le TER à destination de la Réole. Des vignobles à perte de vue de part et d’autre de la voie ferrée. Des petites routes m’ont frappé les yeux. Je vais respirer l’air de la campagne !
Mai et Gérard m’attendaient à la gare. Nous faisons connaissance.
Le premier jour est dédié à la découverte du joli village médiéval de Saint-Emilion.
Entouré de collines viticoles verdoyantes, Saint-Émilion a tout le charme des jolis villages de France avec ses ruelles escarpées et son architecture que je trouve très typique. Bien qu’il ne fasse pas très beau, nous avons fait une promenade agréable au centre du village animé par de nombreuses petites boutiques charmantes où flottait comme un parfum de vin. Je suis frappée par les maisons en vieilles pierres de la cité et l’église monolithe creusée dans la roche (elle était fermée et c’était dommage pour moi de ne pas pouvoir visiter l’intérieur). Saint-Emilion compte de nombreux châteaux viticoles classés Grand Cru que j’ai vus de loin, depuis le train de tourisme.
Le lendemain matin, jeudi, je suis allée à la médiathèque intercommunale de Gironde. Il faut préciser que Mai est une des formateurs bénévoles qui donnent des Cours de français langue étrangère et d’alphabétisation le mardi et le jeudi aux élèves migrants dans le but de faciliter leur intégration. Et ce jour-là, nous avons accompagné une douzaine d’élèves pour découvrir la médiathèque. La médiathèque n’est pas très grande, mais elle propose des documents sur des supports variés, traditionnels et novateurs : livres, DVD, CD, jeux vidéo à destination de tous les publics. Les animatrices nous ont proposé 3 ateliers autour de la découverte de l’organisation des documents. C’était très enrichissant et à la fin, tous les élèves ont emprunté quelque chose, c’était un bon commencement et tout le monde était bien content.
L’après-midi, il pleuvait, ce qui a guidé notre choix de visiter la Maison des gens de la Garonne. Celle-ci n’est pas un musée classique comme j’ai l’habitude d’en visiter. La « muséographie » y est innovante et originale pour vous raconter presque tout sur la Garonne. La maison se partage en plusieurs espaces. Le premier présente une maquette animée du village qui prend progressivement l’eau pour expliquer le phénomène des crues et inondations qui rythment depuis toujours la vie des gens d’ici.
Ensuite, à travers le ciné-spectacle, l’histoire de la vie du fleuve amène le spectateur à connaître le quotidien des Gens de la Garonne au milieu du XXe siècle, surtout celui de Roger, le coiffeur. Le décor est planté. L’accent des conteurs, ne m’a pas permis de comprendre toutes les expériences et anecdotes des Couthurains autour du fleuve, mais je voyais bien qu’ils aimaient bien la Garonne et qu’ils vivaient en ce temps-là, à son rythme. Enfin, nous avons terminé la visite avec un film 3D nous a fait découvrir la diversité de la faune et de la flore à travers une balade en bateau sur le fleuve.
Le Vendredi matin, après le petit déjeuner, je suis allée au centre des Restos du cœur de Gironde-sur-Dropt avec Gérard. En fait, j’ai entendu parler de cette association humanitaire et d’entraide depuis longtemps, mais c’est la première fois que je vois comment elle fonctionne. Et pour quelques heures, j’ai ressenti le travail des bénévoles, j’ai aidé à sortir les aliments du camion pour les fournir aux bénéficiaires. Mais je ne pouvais pas rester longtemps car l’après-midi, je devais rejoindre Mai à la réunion de l’association Lien Viet au Rectorat de Bordeaux. (Liên-Viêt, est un réseau culturel France-Vietnam, qui, depuis des années, a engagé une action de soutien à la francophonie entre des collèges français et vietnamiens.) La réunion est une bonne occasion pour faire connaitre les activités des professeurs dans le cadre du programme de « jumelage »- d’échanges pédagogiques entre les collèges girondins et vietnamiens.
Le soir, nous avons fêté l’anniversaire de Mai chez son fils Nicolas, comme ça, j’ai de la chance de voir toute sa famille, ses deux fils, sa belle-fille et surtout les deux petits très mignons Milan et Elana. (Milan m’a offert sa photo, il était vraiment très marrant, et il a le même âge que mon deuxième fils). Nous avons goûté les rouleaux de printemps, chacun a préparé son rouleau selon son goût. Je crois qu’ils ont été bien appréciés.
Chaque jour, je suis partie pour de nouvelles découvertes. Le samedi matin, on a vite fait les courses au marché en plein air de la Réole avant d’aller à Bordeaux, une longue journée nous attendait. Nous avons commencé notre visite avec La Cité du vin, un musée très récent et grandiose qui date de 2016.
A l’intérieur de la Cité, nous avons choisi « Le parcours permanent ». Dès le départ on nous a prêté une sorte d’Iphone, un audio-guide tactile avec des écouteurs qui permettait de suivre le parcours du vin à notre rythme. Le musée se divise en espaces thématiques interactifs. On y découvre le tour du monde des vignobles, la table des terroirs, les portraits de vin, la galerie des civilisations, le buffet des 5 sens (Il y a tout un tas de senteurs que l’on retrouve dans la plupart des vins et que l’on peut découvrir grâce à des diffuseurs)…
Bref, le parcours propose un programme interactif et enrichissant. C’est vraiment bien fait : le musée est moderne, très intéressant et plutôt bien organisé (sauf quelques problèmes techniques) et on a appris beaucoup de choses qu’on ne soupçonnait pas du tout comme la législation autour du vin, sa vulgarisation… J’ai préféré les parties sur l’art de vivre, les effets du vin, l’histoire du vin de Bordeaux avec de petits reportages vidéo très bien faits.
Pour finir la visite classique de la Cité du vin, nous avons fait la dégustation d’un vin au sommet du musée, au 8e étage, le Belvédère. La vue est sympa et donne envie de visiter Bordeaux. C’est difficile pour moi de faire le choix parmi une vingtaine de vins de France et aussi d’autres pays dans le monde. Enfin, j’ai goûté un vin rosé, Mai a choisi un vin rouge et Gérard un vin blanc.
Après la visite du Cité du Vin, nous avons profité de « La nuit des musées européens » pour visiter le Musée d’art contemporain (qui nous propose une exposition permanente et temporaire) et le Musée d’Aquitaine qui présente l’histoire de Bordeaux et de sa région, depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours.
Ensuite, nous nous sommes promenés sur les quais et bien sûr, j’en ai profité pour voir les « incontournables » de Bordeaux: le Grand Théâtre, la place des Quinconces et sa « Colonne des Girondins », le Miroir d’eau, la place de la Bourse et la Porte Cailhau qui ressemble à un petit château médiéval.
J’ai admiré l’ensemble architectural du cœur de la ville de Bordeaux, les monuments du XVIIIe siècle en Europe, les jolies façades du quartier historique… C’était vraiment magnifique.
Le soir, nous nous sommes arrêtés sur la Place de Saint Michel pour prendre le dîner et attendre le Concert « populaire » d’une association pour soutenir la scolarisation des enfants sans papiers. La musique traditionnelle française très gaie a attiré beaucoup de gens à participer aux danses folkloriques du Pays Basque, de l’Aquitaine, la gondole, par exemple. Si je n’avais pas été aussi fatiguée après les visites, je suis sûre que j’y aurais participé.
Puis on est rentrés à la maison vers 23h30, car le programme du dimanche nous attendait. Il nous faut profiter du temps qui passe très vite !
Le lendemain, nous sommes de nouveau partis, pour la dune du Pilat, qui est à environ deux heures de route de chez Mai et Gérard. Située entre l’océan et la forêt de pins, c’est un site naturel exceptionnel : elle mesure plus de 100 mètres de hauteur et elle est en mouvement sous l’influence des vents. C’est vrai parce qu’il faisait un vent épouvantable, surtout au sommet de la dune. J’ai mis 5 minutes pour descendre vers l’océan Atlantique, et une demi-heure pour remonter.
Après avoir gravi la dune du Pilat, un petit tour au port d’Arcachon est incontournable
pour la dégustation des huîtres avec pain au beurre et vin blanc. Les ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon nous accueillent sur leur lieu de travail et nous proposent des huîtres délicieuses et bien fraîches.
Sur le chemin de retour, nous nous sommes arrêtés au château fortifié de Villandraut, château du Pape Clément V. Nous avons eu de la chance de pouvoir visiter l’intérieur et de monter aux tours par des escaliers bien étroits.
Pour mon 6e jour en Gironde, j’ai cueilli des cerises dans le jardin (Gérard a une bonne recette de clafoutis aux cerises).
Après le déjeuner, nous avons vu un viticulteur-propriétaire de Sauternes. En effet, à côté des grands châteaux, on trouve des propriétés de taille modeste dont le rapport qualité-prix des vins est exceptionnel. Derrière des appellations « phare » telles que Saint-Emilion, Médoc… se cachent des hommes et des femmes qui ont développé un savoir-faire unique dans la fabrication du vin. C’est le cas du viticulteur qui a pris plaisir à nous présenter ses vignobles et il nous a expliqué en détail son travail de soin des raisins, les machines avec lesquelles il fait du vin et la cave où il le garde. Ensuite, son fils a continué à nous présenter leurs produits. C’était un véritable moment de plaisir. On a goûté 6 ou 8 verres de vin blanc liquoreux d’années différentes (j’ai oublié le nombre précis après la dégustation , le plus vieille de 25 ans et le plus jeune de 3 ans). C’était difficile pour un amateur comme moi de reconnaître la palette des goûts des vins. En fait, les visites me font comprendre une chose : il y a plein d’informations à savoir, mais on n’est pas obligé de tout connaître pour apprécier le vin.
Enfin, j’ai réservé mon dernier matin en Gironde pour retourner dans les classes de français de Mai et d’autres animateurs pour mieux voir comment ça se passe vu la complexité des situations des élèves et leur niveau hyper hétérogène.
J’ai eu une bonne surprise, avant de commencer le cours : les élèves ont apporté beaucoup de gâteaux marocains, algériens… car le mois de ramadan arrive dans 2 ou 3 jours. Les élèves sont divisés en petits groupes de 1 ou 2 pour faciliter le travail de tout le monde. Chaque élève a une fiche individuelle sur laquelle les formateurs notent la progression. C’était bien de voir des élèves qui font des progrès en français, et surtout la relation humaine qui se crée à partir des contacts est déjà un grand succès des bénévoles.
Après le repas, Mai et Gérard m’ont conduit à la gare. Ils ont vraiment été très aimables et Régine a raison de dire que j’ai été gâtée par les familles de Préfasse. Ils me manqueront et ce serait formidable de les revoir au Vietnam l’an prochain.