Séjour de Thu Ha – Chapitre 6

Le choc de Roissy et le retour à Hanoi


Le 13 août, c’était la fin de mon séjour en France. Bref, les trois mois se sont passés très vite. À 4 heures du matin, Mai et Gérard m’ont déposée en voiture à la gare de Bordeaux où j’ai pris le TGV à destination de l’aéroport de Roissy avec deux grosses valises.
J’ai essayé de me débrouiller toute seule pour transporter mes bagages qui étaient trop lourds. Pénible !

Mais en plus, le choc à l’arrivée à l’aéroport de Roissy !
C’est une immense structure avec une vingtaine de longs comptoirs d’enregistrement. À l’entrée de chacun, une rangée de machines devant lesquelles les gens faisaient la queue. Des petites queues se sont mélangées à d’autres grandes queues. Personne ne savait où ça a commencé et où ça a fini. Les gens ont tenté de dégager leurs énormes caddies à bagages, des enfants ont crié. J’ai choisi une queue au hasard. Personne pour m’indiquer ce que je devais faire, où je devais aller. Il me semblait que tout le monde se précipitait avec des queues dans tous les sens, pleins de gens stressés. Chacun a un long ticket vert à la main, du genre de ceux que l’agent a collé sur la valise avant qu’elle ne parte en soute.
Je comprenais (après avoir perdu 10 minutes de queue) que je devais retirer moi-même ces autocollants aux bornes automatiques. J’ai scanné mon passeport dans la borne et obtenu mon document en quelques clics. C’était si simple… une fois qu’on a compris !

Puis, il fallait refaire la queue pour enregistrer les bagages. 10 minutes plus tard, je suis arrivée devant la jeune femme en uniforme chic qui a contrôlé mes tickets et m’a demandé de les coller sur mes valises. Ouf ! Enfin, j’ai accédé aux guichets d’enregistrement…. tous vides. Comme d’habitude, au Vietnam, on présente ses passeports et cartes d’embarquement aux hôtesses. Mais il y avait seulement des écrans et des pistolets-scanners. Quelle chance ! Une hôtesse est arrivée, m’a aidée à enregistrer les bagages et indiqué les portes d’embarquement. « Pour des raisons de sécurité, les contrôles d’identité ont été rallongés » a répété une voix, en français et anglais dans un haut-parleur. Après 20 minutes d’attente, j’ai présenté mon passeport, mon téléphone à un douanier et finalement, j’ai réussi à monter dans l’avion en ayant des sentiments mêlés : contente de retrouver ma vie habituelle, de revoir mon fils mais un peu de regret parce qu’il me restait pas mal de choses à découvrir, à apprendre. Je me disais qu’un jour, je reviendrais dans ce beau pays.

A l’arrivée à Hanoi, j’étais un peu fatiguée après plus de 14 heures de vol et j’ai dû attendre longtemps pour récupérer mes bagages. J’ai pris le taxi pour rentrer chez moi, chercher mon fils à l’école juste après, et le serrer dans mes bras.

*****

Et voilà, pour résumer, ce n’était pas un simple voyage, j’ai eu de la chance de passer d’excellents moments avec les amis, les familles d’accueil de l’AAFV et de PREFASSE. Ces trois mois ont été une très belle expérience et un enrichissement culturel qui m’ont laissé beaucoup d’impressions et m’ont permis de découvrir beaucoup de nouveaux aspects de la France, ceux qui serviront sûrement dans mes pratiques pédagogiques pour animer la classe et rendre plus culturel chaque cours. C’était la première fois que j’étais si loin de la famille pendant si longtemps, après ce séjour, beaucoup de choses ont changé en moi. En effet, tous les voyages entraînent des changements parce que l’on a du temps pour réfléchir à sa vie. J’étais plus ouverte, j’ai eu plus de temps et je suis allée plus naturellement vers les autres que lorsque j’étais dans mon quotidien. Je me suis découverte moi-même et j’ai appris que j’étais plus forte que je ne le croyais.
Pour terminer, je remercie sincèrement tous les membres, les amis des deux associations qui m’ont accueillie et m’ont donné cette chance.

Thu Ha Nguyen (texte et photos sauf – Fin août 2019 )


Chapitre 5

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